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Fredy Villanueva : Un an plus tard à Montréal-Nord

category amérique du nord / mexique | luttes dans la communauté | nouvelles author Wednesday September 09, 2009 01:34author by Cause commune - Union communiste libertaire (UCL) Report this post to the editors

Un article du numéro 25 de Cause commune

Le 9 août dernier, à l’appel de la CRAP (Coalition contre la répression et les abus policiers), avait lieu une manifestation à la mémoire de Fredy Villanueva. Un an après sa mort, tout porte à croire que la société québécoise en entier met tout en œuvre afin de donner raison aux émeutiers et aux émeutières.

Par un curieux renversement dont seuls les journalistes sont capables, la mort d’un jeune de 18 ans non armé a provoqué un nombre record d’appels au respect de l’autorité et aux vertus de la répression. On parla comme jamais des gangs de rues, de la délinquance et de la trop grande tolérance des policiers à leur égard.

Déjà au lendemain de l’émeute, les commentaires méprisants à l’égard des jeunes fusaient, de même que ceux qui se portaient à la défense de la police. S’il y a eu débat sur le geste meurtrier du policier, l’émeute fut quant à elle condamnée sans nuance – preuve, s’il en fallait, que la destruction de la marchandise, ce fétiche moderne, a une valeur considérablement supérieure à celle d’un jeune latino. On parla de la présence
d’« agitateurs professionnels » parmi la foule et des nombreux actes de pillage, qui furent en fait minoritaires. Plusieurs dénoncèrent la « victimisation » des jeunes, leur manque de respect et les difficultés auxquelles font face les policiers du quartier. Sous prétexte qu’il aurait provoqué la police, certains jetèrent même le blâme de la mort de Fredy sur le dos de son frère Dany… alors qu’il n’enfreignait aucune ordonnance en étant dans le parc. L’innommable briseur de grève Richard Martineau (cette espèce de réincarnation postmoderne de Gilles Proulx), ajoutait sa touche toute personnelle en donnant la parole aux policiers (sous couvert de l’anonymat) plusieurs jours en ligne dans sa chronique.

La Fraternité des policiers (qui s’approche plus du concept de mafia que de celui de syndicat) ajouta à l’arrogance en blâmant la présence du directeur adjoint du SPVM auprès de la famille Villanueva au salon funéraire: « Ce faisant, la haute direction, en plus de ne pas soutenir ses membres sur la place publique, a donné l’impression d’avoir plus de compassion pour la famille que des considérations pour les policiers ». Selon cette logique propre aux habits bleus: le policier qui a tiré sur Fredy est la vraie victime dans cette affaire, rien de moins. Le syndicat ajouta que les policiers auraient aimé avoir le feu vert afin de mieux matraquer l’émeute et que la seule chose qu’on peut reprocher à Jean-Loup Lapointe, l’assassin en question, est « d’avoir bien fait son travail » (si certains doivent attendre les résultats de l’enquête avant de se prononcer, ce n’est manifestement pas le cas de la Fraternité des policiers).

Une semaine après l’émeute, l’État donnait déjà la mesure de sa solution aux problèmes de Montréal-Nord: les policiers auront droit aux renforts d’une trentaine de leurs collègues et à de nouvelles caméras de surveillance dans leur quartier. Et ce n’était que le début d’une longue série d’événements qui allait prouver la mauvaise foi et l’arrogance des forces de l’ordre: absence d’interrogatoire des policiers par la SQ, tentative de censure du nom des policiers impliqués dans l’affaire (il s’agit de Jean-Loup Lapointe et de Stéphanie Pilotte), absence d’accusation contre les deux policiers en question, absence d’avocat pour la famille Villanueva (alors que les policiers en ont plusieurs payés à même les fonds publics), etc.

Un an plus tard, nous étions plus de 300 à manifester dans les rues de Montréal-Nord afin d’appuyer la famille et de faire comprendre aux autorités que ce genre d’abus ne passerait pas. Le lendemain, on pouvait constater que l’affaire Villanueva provoquait toujours la même réaction à laquelle la classe dirigeante et ses journalistes nous ont habitué depuis un an… et que les jeunes avaient eu raison de ne pas attendre paisiblement que justice soit faite.

Related Link: http://www.causecommune.net
author by Alexandre Popovicpublication date Sun Oct 25, 2009 08:46author address author phone Report this post to the editors

Votre article devrait plutôt s'intituler "un mois plus tard à Mtl-Nord" au lieu d'un an puisque le trois-quart de son contenu font référence à ce qui s'est passé dans le mois qui a suivi la mort de Fredy. il me semble que c'est pourtant pas les péripéties qui ont manqué dans les douze mois qui ont suivi cette tragique bavure...

 
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