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Soutenir les familles de Dale Farm, arrêter les attaques racistes contre les Travellers

category irlande / grande-bretagne | migration / racisme | opinion / analyse author Wednesday October 12, 2011 04:07author by Shane O'Curry - WSM Report this post to the editors

Dale Farm est le site qui abrite le plus de Travellers irlandais en Grande-Bretagne, en tout plus de 1.000 personnes y vivent ( à peu près 100 familles), dont on dit que la plupart sont originaires de Rathkeale près de Limerick. Le site fut inauguré dans les années 1960, au moment où plusieurs familles achetèrent le terrain de l’ancienne casse automobile et où la mairie de Basildon accorda des permis de construire pour 40 maisons. Cela eut lieu dans une conjoncture où des progrès certains avaient lieu dans le domaine des rapports raciaux et où passait une petite brise de tolérance officielle envers les Travellers, qui aboutit à la loi de 1968 sur les sites pour caravanes, promue par les libéraux. Aujourd’hui, la mairie de Basildon a rassemblé la somme de 18 millions de £ pour ratiboiser le site au bulldozer et expulser par la force les familles (un chiffre consternant si on le compare au budget total du Royaume-Uni pour l’aménagement des sites pour nomades, qui est de moins de 30 millions).

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La fameuse loi sur les crimes ['Criminal Justice Act'] de 1994 avait en effet rendu caduque la loi sur les sites pour caravanes de 1968, annonçant le retour des législations traditionnelles que ce soit en Grande-Bretagne, en Irlande ou en Europe, législations qui criminalisent de fait la culture nomade et le mode de vie des Travellers. Le courant dominant qui a promu ces législations et ces politiques a consisté en gros à identifier les Travellers, Rroms, Tziganes, Gitans et autres nomades comme des populations problématiques dont le mode de vie devait être criminalisé et dont les caractères culturels propres devaient être éliminés.

Il résulte de ces politiques que tous les indicateurs concernant la qualité de vie des Nomades, recensés par l’Union Européenne, de la Banque Mondiale et des Nations Unies (comme l’espérance de vie, le taux de mortalité infantile, l’état de santé général, la santé mentale, le taux de suicide, l’alphabétisation, etc.) montrent que dans un même pays, les conditions de vie sont au plus haut point éloignées entre Nomades et sédentaires. Il s’agit littéralement de la différence qui sépare le tiers-monde du premiers monde.

Des législations comparables existent en Irlande, comme la section 24 de la loi sur le logement de 2002 qui est directement anti-Traveller, et le refus persistant de la part de l’Etat irlandais de reconnaître l’ethnicité Traveller, ont contribué à la tendance historique de sédentarisation forcée des Travellers, illustrée par la remarque célèbre du premier ministre Charlie Haughey en 1960 : « Il n’y aura pas de solution finale du problème créé par les itinérants tant qu’ils ne seront pas absorbés dans la communauté générale ». Le choix du terme ‘solution finale’ quinze années seulement après la fin du ‘Porrajmos’, qui vit le fascisme européen déployer sa ‘solution finale’ conduisant à l’extermination de 1,5 millions de Nomades, ne peut être interprété que comme une reprise des paroles de Hitler.

Alors que les sites disponibles en Grande-Bretagne devenaient de plus en plus rares, un plus grand nombre de Travellers, et avec eux des Gitans anglais, finirent par s’installer à Dale Farm, considéré comme le seul endroit sûr où les Travellers pouvaient vivre et travailler avec leurs familles élargies, pratiquer leur culture et construire leur avenir. Dale Farm est la dernière option pour les Travellers qui veulent vivre en Travellers. Comme l’a dit au Guardian l’année dernière Mary Ann McCarthy, âgée de 69 ans : « Si tu n’as pas d’adresse, tu ne peux pas te faire soigner, nos enfants ne peuvent pas aller à l’école. Les campements où nous nous étions installés ont été fermés et murés. La vie sur les routes est finie pour nous les Travellers. » De nouvelles familles sont arrivées sur ce site possédé par les Travellers, afin de vivre entre eux. Le campement s’étendit jusqu’à des parties de l’ancienne casse auto que la marie conservatrice appelle la ‘ceinture verte’, et des tentatives difficiles furent faites afin d’y obtenir des permis de construire (en Grande-Bretagne, moins de 20% des demandes de permis de construire émises par les Travellers leur sont accordées, contre 60% pour les sédentaires).

Alors que les résidents de Dale Farm et les militants Travellers livrent leur dernier combat juridique, à la fin d’un long et éprouvant périple, la solidarité des militants Travellers et de leurs compagnons de route se développe en Grande-Bretagne et en Irlande. Les actions légales ouvrent la voie à des actions directes, par exemple des chaînes humaines pour faire face aux huissiers et aux bulldozers, face aussi à la couverture médiatique donnée à l’affaire par les médias et politiciens racistes. Minceir Whiden a appelé à un rassemblement devant l’ambassade britannique à Ballsbridge le 16 septembre de 12h30 à 14h. Μce rassemblement se tiendra en solidarité avec les familles en voie d’expulsion à Dale Farm dans l’Essex. S’il y a un moment où montrer sa solidarité avec les résidents de Dale Farm et la communauté des Gens du voyage en Europe, c’est maintenant. Venez au rassemblement devant l’ambassade britannique : « Arrêtons les bulldozers : Respectons les us et coutumes des Travellers! »

Par Shane O’Curry.

Traduction: Libération Irlande

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