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Québec : La lutte des lock-outé-e-s d’Alma, vue par un étudiant

category amérique du nord / mexique | luttes en milieu de travail | opinion / analyse author Monday July 09, 2012 04:18author by Blogue du Collectif Emma Goldman - Union Communiste Libertaire Report this post to the editors

Quand la réponse aux appels de solidarité fait tant défaut, quoi penser du « combat pour la région » porté si fièrement par les syndiqué-e-s? Doit-on oublier le contexte économique, social et politique de précarisation, d’attaque sur les droits sociaux, d’exode continuel et de dépendance au profit d’une négociation particulière? L’erreur la plus grande dans tout cela est sans doute celle des allié-e-s qu’elle pense ainsi trouver chez les maires, les commerçants et la petite bourgeoisie régionaliste.
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Québec : La lutte des lock-outé-e-s d’Alma, vue par un étudiant


Ce texte n’a pas pour but d’apporter quelque conseil qu’il soit aux lock-outé-e-s d’Alma, en arrêt de travail depuis plus de 5 mois. Tout au plus, veut-il amener à réfléchir et c’est pourquoi je m’identifie au départ comme étudiant du Saguenay, engagé dans le mouvement de grève.

Plus de 3 mois de grève ont fait comprendre aux étudiantes et étudiants à quel point les institutions de l’État sont les pantins de la grande bourgeoisie, à quel point la main tendue des élites politiques et de petits leaders concertationnistes cache l’arnaque et la défaite, à quel point la légalité et l’« opinion publique » sont des mots creux, avec pour unique fonction de confiner et réfréner nos désirs et besoins de changement.

Sur ces constats, je crois avoir sans doute été naïf de penser, au début de l’année, que la coexistence de luttes étudiante et ouvrière dans notre région produirait un puissant alliage. À prime abord, l’appui à notre mouvement ne faisait visiblement pas consensus chez les lock-outé-e-s et des préjugés dignes de la radio-poubelle ont pu être entendus de plusieurs.

Quand la réponse aux appels de solidarité fait tant défaut, quoi penser du « combat pour la région » porté si fièrement par les syndiqué-e-s? Doit-on oublier le contexte économique, social et politique de précarisation, d’attaque sur les droits sociaux, d’exode continuel et de dépendance au profit d’une négociation particulière? L’erreur la plus grande dans tout cela est sans doute celle des allié-e-s qu’elle pense ainsi trouver chez les maires, les commerçants et la petite bourgeoisie régionaliste.

Contre la vision élitiste du syndicalisme de certains petits chefs qui cherchaient à déterminer les orientations de la lutte, le mouvement étudiant a massivement opposé la démocratie directe de ses instances de base et la diversité dans l’action. Ces dernières années, à l’UQAC, se sont développés des comités autonomes d’action étudiante, comme groupes de base pour dépasser l’inertie corporatiste et centralisatrice de l’association étudiante générale, le MAGE-UQAC. Ceux-ci ont permis d’insuffler localement une culture combattive de mobilisation et d’amener des réflexions sur les revendications et perspectives du mouvement. À ce titre, par exemple, une réflexion a été posée sur le pouvoir : Quel est notre pouvoir collectif quand on se regroupe? Quel est le pouvoir qui nous domine et nous contrôle?

Le syndicalisme d’affaire, avec son contrôle des initiatives de la base et son maintien de « relations » par une bureaucratie bien assise, avec toujours pour but d’« assainir » les négociations, détache la lutte sociale des rapports sociaux dans lesquels celle-ci devrait tendre la solidarité envers ses alliés objectifs de classe. Le syndicat des métallos s’est une fois de plus tourné en ridicule en se lançant dans la dénonciation d’actes de colère tout à fait compréhensibles de ses membres (voir lors des incidents de « sabotage » allégués par Rio Tinto et divers autres).

S’agit-il d’une formule gagnante pour vaincre face à la multinationale? Chacun et chacune peuvent en tirer leurs conclusions. Tout comme dans le mouvement étudiant, je considère que la réponse dépend d’une solidarité active avec ceux et celles qui ressentent réellement la légitimité de passer à l’action. Il s’agit d’un cheminement collectif qui doit pouvoir être transformable par l’action des militantes et militants de base – sinon, peut-on vraiment prétendre qu’il s’agit d’une lutte DES lock-outé-e-s ou DES grévistes?

Related Link: http://ucl-saguenay.blogspot.ca/

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