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Mettre le feu à la corde : sur la Révolte de baltimore et les autres à venir

category amérique du nord / mexique | migration / racisme | opinion / analyse author Wednesday May 13, 2015 22:47author by Romina Akemi - Black Rose Anarchist Federation - Federacion Anarquista Rosa Negra Report this post to the editors

Durant les deux dernières semaines, la communauté noire de Baltimore s’est mobilisée en réponse au meurtre brutal de Freddie Gray par la police de Baltimore.

Les nouvelles images de jeunes noires de Baltimore résistant à la police anti-émeutes ne sont pas sans rappeler celles des manifestations de Ferguson l’été dernier. Elles ne sont également pas sans rappeler les émeutes de Los Angeles en 1992, tout comme les nombreux soulèvements populaires aux Etats-Unis contre les crimes policiers racistes en 1968. Et l’on pourrait remonter encore plus loin dans l’histoire de ce pays. Il existe de nombreuses histoires de ce genre. La liste des morts imputés à la violence d’un état raciste est longue. Beaucoup en viennent donc à se demander si n’est pas venu pour eux le moment d’abattre ce système capitaliste raciste ?

[Castellano]

[English]

baltimore_2.jpg

Par Romina Akemi (Black Rose Anarchist Federation / Federación Anarquista Rosa Negra - USA), traduit de l’anglais par Paolo (Alternative Libertaire Bruxelles).

LOS ANGELES, CALIFORNIE

Au petit matin du 1er mai, Marilyn Mosby, procureure général de la ville de Baltimore, annonçait des poursuites pénales à l’encontre des six policiers responsables du meurtre de Freddie Gray. Les poursuites comportent le meurtre au second degré et l’homicide involontaire. Victoire amère qui illustre l’impact des manifestations de masse face à l’injustice. Durant son annonce Mosby a affirmé « citoyens de Baltimore et manifestants de toute l’Amérique. J’ai entendu votre appel ; pas de justice, pas de paix. Votre paix est pourtant nécessaire pour que je puisse livrer justice au nom de ce jeune homme ».
Alors que des milliers de manifestant.e.s marchaient dans les rues de Baltimore et à travers tout le pays, il parait évident que ce camouflet de justice n’est pas suffisant. Dans un article du New York Times, un habitant de Sandtown dans le Winchester affirmait “je pense qu’ils poursuivent les officiers de police juste pour calmer la population, mais je ne pense pas qu’ils seront reconnus coupables”.
Durant les deux dernières semaines, la communauté noire de Baltimore s’est mobilisée en réponse au meurtre brutal de Freddie Gray par la police de Baltimore. Les nouvelles images de jeunes noires de Baltimore résistant à la police anti-émeutes ne sont pas sans rappeler celles des manifestations de Ferguson l’été dernier. Elles ne sont également pas sans rappeler les émeutes de Los Angeles en 1992, tout comme les nombreux soulèvements populaires aux Etats-Unis contre les crimes policiers racistes en 1968. Et l’on pourrait remonter encore plus loin dans l’histoire de ce pays. Il existe de nombreuses histoires de ce genre. La liste des morts imputés à la violence d’un état raciste est longue. Beaucoup en viennent donc à se demander si n’est pas venu pour eux le moment d’abattre ce système capitaliste raciste ?

Durant les trois dernières années, un mouvement a vu le jour pour s’opposer à la violence d’état contre les noirs. L’assassinat en 2012, de Trayvon Martin (17 ans) par George Zimmerman – membre d’un comité de vigilance de quartier en Floride - a déclenché des rassemblements et des manifestations partout aux Etats-Unis. Zimmerman affirma s’être senti menacé par Martin parce que ce dernier portait un sweat à capuche, signe d’intentions « antisociales ». En réponse, la famille de Martin, et plus généralement le vécu quotidien des afro-américains, a mis en évidence que le seul problème était en réalité la couleur de peau de Martin.
L’acquittement de Zimmerman a mis en évidence la valeur accordée à la vie des noirs aux Etats-Unis. Elle est nulle…
Durant l’été 2014, deux assassinats policiers ont revigoré un mouvement qui répondait à la mort de Martin. Des témoins ont filmé l’exécution d’Eric Garner à New York et celle de Michael Brown à Ferguson dans le Missouri, transformant un événement individuel en mémoire collective. Les mots prononcés par Garner alors qu’il était en train de mourir, « Je ne peux pas respirer » (« I can’t breathe ») et la description faite par les témoins qui ont vu Brown les mains en l’air, sont devenus les mots d’ordre de ralliement du mouvement Black Lives Matter.

Mais alors que le peuple rageait contre les faux-semblants de justice, les exécutions policières continuaient de plus belle… En février dernier, une personne a filmé la confrontation et le meurtre par balles d’un sans-abri de 39 ans, Charley “Africa” Saturmin Robinet, habitant du quartier de Skid Row (Los Angeles) par des agents de police de Los Angeles (LAPD). En avril, une vidéo fit surface, elle montrait un policier du nord de Charleston poursuivre et abattre Walter Scott, 50 ans. La réponse inattendue du département de police de North Charleson fut de poursuivre Michael Slager, l’officier responsable de la mort de Scott pour meurtre au premier degré. Ce dernier est toujours en attente de son procès.

La Mort de Freddie Gray & le soulèvement de Baltimore

Au matin du 12 avril, des policiers en vélo de Baltimore prirent en chasse Freddie Gray, 25 ans dans le quartier majoritairement noir et ouvrier de Sandtown-Winchester dans l’ouest de Baltimore.
Une vidéo a rapidement circulé. Filmé par Kevin Moore, on y voit Gray tiré par les policiers alors que celui-ci agonise avant d’être placé dans une camionnette de police. En début d’après-midi, Gray est dans le coma à l’hôpital et décède neuf jours plus tard. Depuis lors, on a appris que la moelle épinière du jeune homme a été brisée et son larynx écrasé en cellule.
Alors que Gray était inconscient à l’hôpital, des rassemblements ont été organisés pour protester contre la police de Baltimore. Avec cette nouvelle victime noire par l'action de la police, la population noire de Baltimore était en rage.

Après les funérailles de Freddie Gray, le 27 avril dernier, les habitants de l’ouest de Baltimore furent confrontés à l’occupation militaire de leur quartier par des policiers anti-émeute. Les étudiants du secondaire qui quittaient l’école furent rapidement victimes de harcèlements policiers qui déclenchèrent des confrontations durant lesquelles de jeunes noirs affrontèrent les flics avec des pierres, chassant et repoussant les forces d’occupation.

Dans les jours qui suivirent l’Etat du Maryland déploya la Garde Nationale, créant ainsi les tensions supplémentaires au sein même d’un mouvement qui exprimait la perte de légitimité d’un système échouant de toute part.
La réponse des médias nationaux fut de représenter les intérêts de l’état et de ses représentants. Donnant principalement la parole aux quelques individus prônant la non-violence et traitant en criminels ceux et celles qui participaient à la révolte.
A la manière dont les médias mettaient en évidence les vitres brisées, on pourrait croire qu’il s’agirait presque d’idoles religieuses. Dans un pays où la propriété privée a plus de valeur qu’une vie humaine, cela reflète bien ce que le système capitaliste porte en estime.
Allen Bullock, suivant malheureusement les conseils de ses parents, s'est rendu lui-même à la police pour avoir brisé la vitre d’une voiture de police. Âgé de 18 ans, il est actuellement détenu avec une caution de 500.000 dollars pour, d’une part, participation à une émeute et destruction de propriété privée d'une valeur de plus de 1000 dollars et, d’autre part, pour vagabondage, trouble à l’ordre public et vol de moins de 100 dollars.

Dans un article écrit par Ta-Nehisi Coates intitulé « la non-violence est de la complaisance » paru dans The Atlantic, l’auteur affirme « lorsque la non-violence débute au milieu d’une guerre avec un agresseur appelant à un temps mort, il s’agit d’une ruse ». C’est une tromperie qui vise à stopper le développement de l’indépendance et l’auto-organisation des masses par le bas. Un mouvement qui cherche à briser la dépendance vis-à-vis de l’état qui n’apporte que de maigres allocations et une justice kafkaïenne mais qui, à la place, construit des politiques qui préfigurent et créent une forme de sociabilité qui bénéficient à l’humanité.
Plus encore, nous devons remettre en question ce que la société capitaliste appelle violence, alors qu’au moins 24% de la population de Baltimore vit en-dessous du seuil de pauvreté dans un pays où un homme noir sur trois sera emprisonné au cours de sa vie. Dans un article écrit par Mother Jones, il est mis en évidence qu’entre 1968 et 2011, les noirs étaient deux à huit fois plus sujets à mourir des mains de la police que les blancs.

La violence d’état est raciste et ce racisme est systémique, pleinement imbriqué dans le système capitaliste. Affirmer de manière récurrente que le problème avec la police réside dans « quelques policiers qui se comporteraient de manière raciste » revient à dire que le racisme relève de « mauvaises idées » qu’auraient quelques personnes. Ceux qui affirment cela s’étonnent ensuite de la recrudescence du racisme en 2015…
L’émergence et le développement du capitalisme libéral a été construit sur le génocide et le travail des Africains kidnappés par les blancs ainsi que sur les indigènes des Amériques. Alors que dans les premières années de l’ère coloniale, la suprématie de la religion chrétienne légitimaient les violences des colons, au fil du temps c’est un système racial et raciste qui s’est développé autorisant ainsi les descendants espagnols, portugais, britanniques ou hollandais (en fonction des colonies) à contrôler la politique et l’économie des colonies.

Au travers des Amériques, la race et le racisme se sont développés différemment. Aux États-Unis, c’est une politique de suprématie raciale blanche qui fut construite et qui fut adoptée par des pans entiers de la classe ouvrière blanche (comme le montre l’ouvrage The Wages of Whiteness de David Roediger), empêchant toute solidarité de classe et poussant la classe ouvrière noire dans la pauvreté la plus abjecte. C’est le spectre des pendaisons du Klu Klux Klan qui continue à terroriser les gens de couleurs aux quatre coins de la soi-disant « Terre des Libres » (Land of the Free). Cependant, c’est un spectre tangible et réel, vécu quotidiennement au travers de la réalité systémique et matérielle du racisme qui catégorise des groupes entiers sur base de la couleur de peau et du phénotype. Catégories raciales qui permettraient d’expliquer les inclinaisons criminelles d’un groupe dont le travail a été dévalorisé et considéré comme apte au seul travail non-qualifié.

La pauvreté proclame une violence psychologique et physique, rappelant à tout individu qu’il est marginalisé et que rien ne changera. Pourtant, nous sommes supposés ressentir un attachement aux aspirations des États-Unis. Ce même état-nation qui utilise et dispose de nos corps lorsqu’il en a besoin pour ses guerres à l’étranger comme sur son territoire. Alors que la population s’organise et pas uniquement pour desserrer le nœud de la corde qui l'étrangle mais aussi pour le brûler, il y a un sentiment de plus en plus partagé de perte de légitimé vis-à-vis de ce territoire appelé Amérique et qui rassemble un nombre croissant de ceux et celles qui construisent une sociabilité dans nos rues. C’est à travers ces luttes – qui s’opposent au racisme anti-noir et au capitalisme – que nous reconstruirons une nouvelle société et détruirons à jamais la suprématie blanche.

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