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Brésil - La lutte pour le logement de Goiana

category brésil/guyane/suriname/guinée française | luttes dans la communauté | nouvelles author Monday April 10, 2006 00:42author by Louis Jazz - A voix autre Report this post to the editors

Selon les données du pouvoir public de Goiânia au Brésil, 20.000 familles sont privées de logement décent, elles se regroupent dans des favelas (bidonvilles), occupent des terrains abandonnée ou des squats insalubres. Le 16 février 2005, les familles qui occupaient illégalement depuis 2004 un terrain à l’abandon seront violemment expulsées par la police.

L’occupation du « Sonho Real » (rêve réel) dans la zone industrielle « Parc Ouest » de l’Etat de Goiás au Brésil a commencé sur un terrain de la ville de Goiânia. En mai 2004, plus de 3000 familles y avaient trouvé refuge, face à la crise du logement qui sévit dans le région. Mais le 16 février 2006, la plus importante occupation de l’histoire de l’Etat de Goiás prend violemment fin, avec l’expulsion par un groupe spécial d’intervention de la police militaire. Femmes, hommes et enfants épouvantés par la police au beau milieu des maisons écroulées, 2 morts, 5 blessés graves, 800 arrestations, c’est ainsi que se terminera l’opération dénommée « Triomphe ».

En janvier, la justice brésilienne avait ordonné l’expulsion des familles de « Sonho Real ». La police commence alors à terrifier les familles avec des menaces de mort et des attaques surprises. Le 11 février, la police est intervenue en tirant des gaz, des bombes de choc (concussion bombs) et des balles plastiques. Un enfant a été touché par une des bombes de choc. Le 15 février, lors d’une autre attaque, la police a lancé des bombes et tiré avec des armes a feu. Deux personnes ont été touchées. Suite à des pressions des mouvements sociaux et des groupes de défense des Droits de l’Homme, le gouverneur de l’Etat de Goiás, Marconi Perillo, s’était engagé lui-même à ne pas évacuer les familles de manière violente. Promesse de politichien.

Un an après la violente expulsion, ces familles, à la conquête d’un logement digne vivent toujours sous des bâches en plastique. Victimes de la crise du logement ? Selon les chiffres officiels, 20.000 familles sont privées de logement dans la ville de Goiânia, mais est-ce réellement parce qu’il n’y a pas de place pour les loger ? Le terrain de la zone industrielle « Parc Ouest » avait été abandonné par ses propriétaires avant qu’il ne passe aux main de l’Etat, s’additionnant aux autres surfaces de terres inoccupées qui servent à l’enrichissement par la spéculation des élites bourgeoises locales et au renforcement de la misère pour la grande partie de la population. Ces terrains soumis à la spéculation font partie de la sacro-sainte Propriété Privée.

La municipalité, face à cette crise du logement, persiste à prétendre qu’aucune surface et encore moins d’argent ne sont disponible pour résoudre ce problème de logement. Quel serait en effet leur intérêt de se soucier du problème ? La question immobilière n’est, pour les membres de la municipalité, qu’une question de rentabilité et la spéculation immobilière représente en effet beaucoup plus de rentes que l’investissement dans des projets immobiliers sociaux. La classe sociale opprimée se voit donc une fois de plus la victime des mécanismes de défense de la classe dominante, de sa Propriété Privée et de ses intérêts.

Le principal ennemi de la population qui vit sous les bâches de plastique et dans les rues, ce sont les entreprises du marché immobilier. L’ADEMI (Association des Entreprises du Marché Immobilier) est un syndicat qui défend les intérêts de cette élite immobilière. Elle agit sur les gouvernements à la manière d’un groupe de pression pour maintenir et étendre ses privilèges et aussi pour réprimer toutes les actions des sans abris, son éternel ennemi. En effet, l’ADEMI, selon « Pro organización Anarquista en Goiás » a un droit de regard sur l’élection des conseillers et des secrétaires des gouvernements municipaux et provinciaux, ce qui lui donnerait une énorme influence ! Les mass-médias ne manquent évidemment pas d’être à la solde du politique et des intérêts immobiliers et font dominer au sein de l’opinion publique la diabolisation des mouvements des sans-abri, en dévalorisant leur cause et en modifiant les faits.

La solution ne viendra évidemment pas de l’Etat, ce sont toujours les mouvements sociaux qui, dans leur unité, ont réussi à conquérir eux-mêmes leurs droits fondamentaux. Ce sera le cas également pour la lutte des sans-abri, qui devra subir la répression des balles et des lois dictées par les gouvernants et le milieu des entrepreneurs. « Nous savons aussi que toutes les conquêtes du peuple opprimé sont le fruit de longue lutte et résistance. Ce fut avec le peuple organisé autour de l’action directe que les conditions minimes de vie ont été conquises. Avec la question du logement, ce ne sera pas différent. Sans les organisations populaires et la disposition à la lutte directe, le logement continuera à être un privilège de la classe dominante, laissant les rues et les favelas pour les travailleurs ». [1]

À Goiania, même si les 20.000 familles sans logement ne semblent pas trouver le moyen de faire converger leurs intérêts, des mouvements tels que le MNCR (Mouvement National des Catadores [2] du Matériel Recyclabe) est apparu dans la ville et organise une grande partie des « catadores » qui se trouvent dans les Favelas, dans les rues et les décharges. Ces militants, en plus de lutter pour de meilleures conditions de travail, affrontent aussi le problème du manque de logement et luttent ainsi pour leur reconquête.

« Mais même avec ça, des mouvements comme celui des travailleurs sans-emploi et d’autres plus spécifiques aux sans- abri sont des instruments fondamentaux de la lutte pour des conditions minimales d’existence. L’anarchie, comme idéologie de la classe exploitée stimule l’organisation de notre classe sociale dans la lutte contre les patrons et l’Etat. Cela doit stimuler l’organisation des sans-abri, « catadores », sans-emploi et tous ceux qui, sous diverses professions, ne possèdent même pas une surface de terre pour y poser le pied. Affronter les grandes entreprises immobilières et les pouvoirs municipaux et provinciaux, avec la force organisatrice des sans-abri, c’est faire en sorte que le « rêve devienne réalité », se souvenir du sang versé par nos camarades. C’est cette lutte que nous n’abandonnerons jamais. » [3]

Vous pouvez soutenir les familles de "Sonho Real" et manifester votre désaccord auprès des autorités afin de demander la libération des personnes qui sont toujours en prison et l’ouverture d’une enquête sur les meurtres : Marconi Ferreira Perillo Júnior Goias est toujours Gouverneur de l’Etat de Goiás depuis les événements, élu deux fois consécutivement depuis le premier janvier 1999.

Phone # 55 - 62 - 2131456 r.231
Fax # 55 - 62 - 2131479 or 2131481
E-mail : governador@palacio.go.gov.br
Jonathas Silva Public Security Secretary
Phone # 55 - 62 - 2651000 or 2651050
Fax # 55 - 62 - 2651001 or 2651002
E-mail : Isabela@go.gov.br

[Louis Jazz]

D’après un texte de « el informe » n°4 du collectif « pro organización Anarquista en Goiás », proorganarquista_go@riseup.net

- Sources :

http://www.anarkismo.net/newswire.php ?story_id=2638
http://www.autresbresils.net/article.php3 ?id_article=46
http://ademi.webtexto.com.br/index.php3
http://www.hns-info.net/article.php3 ?id_article=5727
http://www.presidencia.gov.br/Infger_07/governadores/GOV-GO.htm
http://www.pm.go.gov.br/2006/english/index.php

Voir entre autres, les articles officiels de la police militaire de Goiás :
http://www.pm.go.gov.br/2006/index.php ?link=noticiap.php&id=4179
http://www.pm.go.gov.br/2006/index.php ?link=noticiap.php&id=4211

[1] « pro organización Anarquista en Goiás »

[2] Les « catadores » sont des personnes issues des rues au Brésil qui recyclent les déchets urbains

[3] « pro organización Anarquista en Goiás »

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